
Si vous ne connaissez pas encore Marie Vingtras, voici l’occasion de la découvrir.
Que ce soit dans Blizzard, son premier roman, ou Les âmes féroces, ses récits s’enracinent au coeur de communautés réduites où un évènement est prétexte à la dissection des sentiments les plus sombres.
Blizzard : Un enfant qui était sous la garde d’une femme disparaît en plein blizzard. Des hommes partent à leur recherche mais tous n’ont pas de bonnes intentions. On pense à Gallmeister et à ses récits ancrés dans une nature sauvage où le coeur des hommes est aussi dur et hostile que le climat. David Vann ne semble pas très loin. Et de fait, aucun des personnages de Blizzard n’est très sympathique et c’est bien la force de ce roman : être sans concession (hormis la fin peut-être).
Les âmes féroces : dans un bled paumé d’Amérique, une jeune-femme est assassinée. Tour à tour, la Shérif chargée de l’enquête, le suspect, la meilleure amie, le père nous livrent leur sentiment et raconte chacun une partie de l’histoire, leur histoire. Ainsi, chapitre après chapitre, la vérité se dessine sur cet assassinat. Attention, il ne s’agit pas d’un polar, cette tragédie n’étant que le prétexte à l’étude de notre époque, plutôt bien saisie. Là encore, la communauté que décrit Marie Vingtras n’est pas tendre, enracinée dans ses préjugés, sa médiocrité ; il n’y a pas de place pour l’optimisme dans ces âmes féroces et c’est ce toute la qualité de ce roman.