
Aujourd’hui s’ouvre Japan Expo avec comme invité d’honneur Junji Itô et ses histoires très très sombres.
Et puisqu’on parle de manga, pourquoi ne pas se plonger dans son histoire avec le livre de Jean-Marie Bouissou, « manga, histoire et univers de la bande-dessinée japonaise ».
Fourmillant de références, ce livre remonte aux origines du manga jusqu’à la puissante industrie d’aujourd’hui. On y apprend, par exemple, que le combat de pets est un grand classique de la culture japonaise !
Il revient également sur l’accueil plus que mitigé qu’a reçu la BD japonaise (et les dessins-animés) à leur arrivée en France. Loin des analyses pompeuses, le style est très abordable, pédagogue sans être dogmatique.
Bien qu’il date un peu– il a été écrit en 2013 – il reste un ouvrage de référence pour qui s’intéresse aux mangas et à la culture japonaise.
Extrait 1 : D’où vient le terme manga ?
« Bien que l’invention en soit communément datée de 1814 et attribuée au maître de l’estampe Hokusai (1760-1849), l’usage de ce terme est attesté antérieurement pour désigner des esquisses ou des caricatures exécutées à main levée – des images sans importance ou « images dérisoires », selon la traduction consacrée. […] Le terme apparaît pour la première fois dans le titre d’une publication en 1900, quand le Jiji Shinpô se dote d’un supplément hebdomadaire illustré, le Jiji Manga. »
Extrait 2 : pourquoi le pet est-il aussi présent dans les mangas ?
[…] « Le combat de pets est un des grands classiques de la culture populaire nippone depuis plus de dix siècles. Tout abbé qu’il soit, c’est à Sôjô Toba qu’est attribué un rouleau du XIe siècle dans lequel les pétomanes combattants utilisent de gigantesques éventails pour pousser les gaz toxiques vers le camp adverse. Dans la fable très populaire de « la déconfiture de Fukutomi », l’art du pet est un don des dieux, grâce auquel un pauvre artisan s’enrichit en se produisant devant le seigneur émerveillé, qui le comble de biens. »